Dans une lettre ouverte signée ce mardi 2 Août 2022 et adressée au Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, en rapport avec la vente des 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers, la Société civile dit penser qu’investir dans les fossiles maintenant est une option dépassée, parce que le monde a pris les engagements auxquels la RDC est partie prenante, notamment de migrer vers les énergies vertes. Pour les ONG réunies au sein de la Dynamique Pole, les hydrocarbures ne pourront qu’accentuer les problèmes climatiques, conflits violents entre les ayants droit fonciers et les concessionnaires éventuels.
« Pour nous, l’expansion du secteur comporte des risques d’endettement public que les générations futures devront payer considérant le fait que le monde s’éloigne de plus en plus de la consommation des combustibles fossiles », ont indiqué ces organisations.
Ces ONG ont, en outre, rappelé que dans son discours du mois de février de l’année en cours, le secrétaire général des Nations unies avait déclaré à la suite du rapport de Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) que l’industrie des combustibles fossiles est une impasse pour l’humanité, pour la planète et pour les économies. Pour ces structures, tenant compte du fait qu’un projet pétrolier entre la phase d’acquisition de bloc et le début de la production du brut varie généralement entre 7 et 18 ans, la RDC ne pourra commencer à exploiter les hydrocarbures pour lesquelles les enchères sont lancées aujourd’hui. Et de noter que la situation en Ukraine, qui motiverait la RDC à lancer une exploitation de grande envergure, n’est pas rassurante non plus, à partir du moment où l’on ne maîtrise pas les perspectives d’ici 2040.
La Société civile fait aussi savoir que la volatilité du marché pétrolier expose justement la RDC à des risques énormes et la théorie de risque des actifs échoués trouve largement sa place dans cette perspective. Elle voit, ensuite, hypothétique, voire illusoire le gain projeté à ce jour, étant donné que le rapport du boite de conseil Mckenzie démontre le développement des actifs pétroliers et gaziers en Afrique sont en moyenne de 15 à 20 % plus coûteux que celles des actifs pétroliers et gaziers mondiaux, et leur intensité en carbone est de 70 à 80 % supérieure.
Par Moise TSHILENGI