C’est dans la salle des conférences de l’hôtel Gloria que s’est tenue la première journée de la 46éme session du Conseil d’Administration des Universités du Congo ce lundi 04 décembre 2023. Pour une première à Mbujimayi, ces assises réunissent autour d’une table les recteurs des universités publiques du Congo, sous la direction du président intérimaire du CAU, le professeur Crispin Maalu Bungi.
Les participants à cette session examinent le fonctionnement de l’université congolaise, le système LMD, les dossiers d’admission à l’éméritat, ainsi que le projet de création des cellules et centres de Formation pédagogique universitaire.
Dans son mot de bienvenue, le recteur de l’Université Officielle de Mbujimayi, le professeur Abbé Apollinaire Cibaka Cikongo s’est réjoui d’accueillir ces travaux qui permettent à sa jeune institution de sortir de l’anonymat et de rayonner davantage au niveau national.
« C’est un honneur qui nous dépasse parce que nous sommes une université jeune, pauvre et en construction, alors qu’il y a des grandes universités traditionnelles qui sont habituées à mieux le faire. Mais c’est un honneur que nous accueillons avec beaucoup d’humilité et beaucoup de joie non seulement parce qu’il sort notre université de l’anonymat et la met sur le devant de la scène, mais aussi et surtout parce qu’il la pousse à donner le meilleur d’elle-même pour la circonstance et à faire tout pour mériter d’avantage à l’avenir », a-t-il déclaré.
Alors que le pays est en plein processus électoral, le professeur Cibaka a saisi cette occasion pour lancer une réflexion sur la ruée des scientifiques et chercheurs en politique. Il s’est interrogé si l’exercice de la politique active est compatible avec la vocation universitaire.
« Mais, pour un recteur d’une université qui a à peine une quarantaine de professeurs, le nombre d’assistants, de chefs de travaux et de professeurs engagés dans la course électorale inquiète : en tant que productrice de consciences, d’intelligences, de savoirs et de services, l’université n’est-elle pas une activité politique, l’une des activités politiques le plus éminentes ? Dans le contexte congolais, l’engouement de nos universitaires pour la politique extramuros, est-il normal et compatible avec leur plein exercice de la vocation universitaire ? Ne serait-il pas une démission, une disqualification, un abandon de notre travail, un aveu d’échec de notre université dans sa mission de penser et de transformer le monde ? », s’est-il interrogé.
Pour sa part, le Professeur Crispin Maalu Bungi, Président intérimaire du Conseil d’Administration des Universités du Congo, a rappelé le caractère apolitique des milieux universitaires. Il a mis en garde contre la tenue des tribunes électorales pendant cette période dans les campus universitaires.
« Ces assises se tiennent dans un moment particulier de l’histoire de notre pays. D’abord, sur le plan politique, c’est l’organisation dans extrêmement deux semaines, des élections générales sur l’ensemble du territoire national. C’est pour moi le lieu de rappeler à votre intention le caractère apolitique des milieux universitaires. Je vous demande d’y veiller avec la plus grande attention », a indiqué le professeur Crispin Maalu Bungi.
Les travaux de la 46éme session du Conseil d’Administration des Universités du Congo se clôturent ce mardi 05 décembre. Ils vont déboucher sur une série de recommandations devant permettre d’améliorer le fonctionnement des universités du pays.
| Par Crispin TSHISAMBU