Depuis des lustres l’humanité célèbre chaque 1e mai la journée mondiale du travail ou journée internationale des travailleurs pour commémorer les luttes historiques et les progrès réalisés par les travailleurs du monde entier. En République démocratique du Congo la situation de travailleurs questionne énormément lorsque l’on sait que plusieurs personnes n’ont pas accès au travail et le peu qui en ont accès sont exposés à des maigres salaires—le cas des agents et fonctionnaires de l’Etat congolais— et les conditions de travail sont très déplorables. La défaillance de l’appareil de l’Etat est en partie lié à ces dysfonctionnements.
Le secteur privé n’est que trop peu contrôlé. Les peu d’entreprises privées encore fonctionnelles dont celles de construction qui exécutent les travaux à Mbujimayi et ses environs abusent des travailleurs congolais et bafouent leurs droits sans que l’Etat ne les protège. Les travailleurs du secteur informel, ceux qui nourrissent l’Economie de la province du Kasaï Oriental sont parfois exposés à une tracasserie administrative et policière selon qu’il s’agit des petites et moyennes entreprises établies ou activités de mobilité publique qui pallient au manque d’investissement de l’Etat dans le secteur de transport. Malgré ces dérives, le secteur informel a développé une résilience qui démontre que la population congolaise est travailleuse; avec un peu plus de réglementation Étatiste, elle bâtira un pays plus fort qu’aujourd’hui.
Depuis l’accession de la RDC à l’indépendance, les dirigeants se succèdent et des promesses d’améliorer les conditions de travailleurs s’annoncent et ne se tiennent pas. La dernière promesse en date est celle de la création de 6,4 millions d’emplois sur 5 ans. Cet engagement du président Tshisekedi, bien qu’ambitieux, n’est pas en lui-même suffisant. Il exige un éclairage sur les pistes, les approches et les secteurs qui doivent gérer ces emplois. Donc il est important que toute une politique soit montée et présentée à la population pour expliquer comment elle peut s’attendre, pas à des chimères, mais au concret qui peut absorber le chômage qui frappe particulièrement les jeunes.
Pour que cette journée ait son sens en République Démocratique du Congo, elle devrait être un appel à l’action pour continuer la lutte pour la justice sociale et dignité au travail. Les normes de l’Organisation Internationale du Travail ne doivent pas être étrangères à la République Démocratique du Congo, elles s’imposent à l’Etat et aux entreprises qui se doivent de les appliquer scrupuleusement. Le gouvernement provincial doit aussi s’engager à faire respecter les droits des travailleurs en musant sur le respect du code du travail.
En ce douzième anniversaire de la naissance de la LUCHA qui coïncide avec la journée du travail, notre mouvement appelle les autorités à s’engager dans la protection de droits des travailleurs. L’écart qui existe entre les salaires trop bas des agents de l’Etat et les fonctionnaires et les salaires grotesques des dirigeants politiques doit être sensiblement réduit et rationalisé. Cette réforme peut trouver satisfaction dans la baisse du train de vie des institutions que nous appelons de tous nos vœux.
LUCHA MBUJIMAYI