L’union sacrée de la nation organise ce mardi 23 avril l’élection primaire pour désigner son candidat à la présidence de l’Assemblée nationale. Trois candidats sont en lisse : Christophe Mboso, Vital Kamerhe et Modeste Bahati. Plus de 400 députés nationaux membres de cette plateforme politique sont conviés à les départager lors de ce vote qui s’annonce déjà serré.
Dans cette course au perchoir, le dernier mot revient sans doute à l’UDPS et ses partis mosaïques . Avec plus de 120 députés nationaux, la galaxie du parti présidentiel va faire basculer l’élection dans un sens tout comme dans l’autre. Le secrétaire général Augustin Kabuya, qui est lui-même député national, va sans doute donner les consignes de vote en faveur d’un des 3 candidats. Mais lequel ?
Mboso hors course ?
Originaire de la province du Kwuilu, l’actuel président du bureau d’âge de l’assemblée nationale est naturellement ressortissant de l’ouest du pays. Au nom de l’équilibre géopolitique très prisé dans le partage des responsabilités en RDC, Christophe Mboso Nkodia est fortement handicapé par la nomination d’une première ministre ressortissante de la même région, Judith Suminwa Tuluka, originaire du Kongo central.
« Il est quasiment impossible de revoir Mboso à la tête de l’assemblée nationale. C’est serait une première dans l’histoire démocratique de notre pays, d’avoir deux ressortissants de la même zone linguistique à la tête de deux institutions aussi importantes. Mais en politique tout est possible », relativise un analyste politique.
Bahati le poids plume
Récemment président du sénat, l’autorité morale de l’AFDC-A, avec sa trentaine de Députés, n’a pas encore dit son dernier mot. Modeste Bahati est aussi en course pour le poste de président de l’Assemblée nationale. « De tous les 3 prétendants, il est celui dont le poids politique est faible, malgré ses députés », estime un autre observateur.
Kamerhe, un favori en danger
Tout était tracé pour qu’il occupe le perchoir de l’assemblée nationale jusqu’à ce communiqué de l’Union sacrée convoquant la plénière. Deuxième force politique de l’Union sacrée, juste derrière l’UDPS, l’UNC son parti revendiquait légitimement ce poste.
Partenaire naturel de Félix Tshisekedi depuis la conquête du pouvoir en 2018, dans le cadre de la coalition Cap pour le Changement, Vital Kamerhe est toujours considéré comme le partenaire le plus fiable et loyal du Président Félix Tshisekedi. Mais autour de l’actuel chef de l’État, « le Pacificateur » ne fait pas l’unanimité. Certains l’accusent de vouloir prendre trop de lumière en prévision de la présidentielle de 2028.
En lieu et place d’être désigné par l’autorité morale de l’Union sacrée comme candidat unique au perchoir, Kamerhe doit passer par cette primaire, « une humiliation de trop » pour ses partisans, « simple exercice démocratique » pour les autres militants de la plateforme majoritaire à l’assemblée nationale.
|Par Arsène MPUNGA