La société minière de Bakwanga, MIBA a signé depuis 2022 un contrat d’amodiation avec l’entreprise chinoise BISHIU pour l’exploitation de la boucle Dibindi, un carré Minier de l’entreprise qui s’étant sur une superficie de 174 545 mètres carrés. Depuis quelques mois, les chinois ont démarré leur déploiement sur terrain en y installant progressivement les outils de travail. Une activité qui a suscité des remous à cause du manque d’information de la part de certains responsables publics.
Ce mardi 25 avril, une délégation de la direction MIBA accompagnée des journalistes est descendue sur le lieu pour faire un constat et éclairer l’opinion sur ce partenariat.
Un contrat conclu dans le respect du code minier
En effet, conformément au code minier, la MIBA a signé avec l’entreprise BISHIU pour un contrat de location de la boucle de Dibindi. Il s’agit en terme technique d’un contrat d’amodiation et non une cession ou une vente des actifs de la MIBA. Au terme de cet accord, la société qui ne dispose pas de capacités techniques pour exploiter ce carré minier pourrait engranger des revenus et financer sa relance, a fait savoir le directeur en charge des partenariats à la MIBA, Romain Badibanga Cibuyi.
« Le contrat est signé pour le compte de l’amodiation, c’est-à-dire, le partenaire amène ses matériels, comme vous le voyez. Dès qu’ils sont mis en place, et commencent à tourner, la MIBA mettra son personnel dans cette usine là, parce qu’ils s’agit des usines qui vont travailler, ils vont aussi faire venir des engins miniers. Il y aura un personnel MIBA qui va suivre ces exploitations de plus près. Au bout d’une période de 3 à 6 mois, on va définir, par rapport aux revenus qu’on aura dégagé, le loyer que la MIBA pourra obtenir de ce partenariat », a complété pour sa part le directeur technique Albert Kalonji Ditutu.
Pour le moment, plusieurs engins et matériels de l’entreprise chinoise sont bloqués à Lubumbashi et attendent d’être acheminé à Mbujimayi depuis plusieurs mois. Les informations faisant état d’une exploitation en cours dans la boucle Dibindi sont donc erronées.
Boucle Dibindi, un gisement déjà surexploité par la MIBA
Au sujet de l’exploitation de ce carré minier, les responsables de la MIBA font savoir qu’il ne fait pas. partie des réserves stratégiques de la société comme le prétendent certains. Alors que la MIBA dispose à ce jour de 66 millions de carats de réserves de diamant certifiées, la boucle de Dibindi ne compte qu’environ 1,6 millions de carats, soit moins de 2%. Cet espace ne renferme d’ailleurs que des reliquats car ayant déjà été à fond entre 1976 et 2006.
« C’est un gisement qui a été intensément exploité par la MIBA. L’exploitation s’est faite non seulement par la drague Maréchal qui était un investissement de très grande valeur et qui avait une production, mais nous avons poursuivi l’exploitation par le tandem Pelle-Ben. Là nous sommes entrés dans les terrasses et nous avons tout ce qu’on pouvait prendre, avec les moyens qui étaient disponibles. Jusqu’aux années 2006, on s’est retiré quand ça devenait très difficile pour continuer à exploiter », a expliqué le directeur technique de la MIBA.
Ce contrat d’amodiation conclut avec les chinois, ne va avoir aucun impact négatif sur le plan de relance de la MIBA, adopté en début d’année à Kinshasa. D’ailleurs, fait savoir le directeur chargé des partenariats à la MIBA, le contrat chinois avait été pris en compte dans les travaux d’élaboration de ce plan, étant donné qu’il a été conclu l’année dernière.
La population appelée à s’apaiser
Se trouvant dans la délégation qui est descendue au polygone ce mardi, le président fédéral de l’UDPS Mbujimayi, Jean Paul Mbwebwe Kapo s’est dit éclairé sur cette affaire. Il a pour ce faire invité la population au calme.
« C’est une société qui a connu beaucoup de difficultés pendant plus de 20 ans, alors tout le monde est intéressé. Il y’a des familles entières qui ont travaillé ici, qui souffrent pour le moment… c’est l’entreprise sur laquelle tout le monde compte. Avec les explications que nous venons d’avoir de la part des responsables de la MIBA, nous pouvons seulement demander à la population kasaïenne d’être un peu calme et d’attendre comment les choses vont évoluer. Dans 3 ou 6 mois peut-être, on peut revenir pour voir dans quel état le contrat sera signé », a-t-il fait savoir.
Il sied de noter qu’il ne s’agit nullement d’un premier contrat du genre conclu par la MIBA. Par le passé, la société a déjà contracté avec plus groupes internationaux tels que De Beers, même si certains partenariats n’ont pas été concluants.
|Par Arsène MPUNGA