Accusé de s’ériger en obstacle à la construction de la route Mbujimayi – Kabeya Kamuanga, le gouvernement provincial du Kasaï oriental rejete en bloc cette allégation. Par le biais du porte-parole du gouverneur et du ministre des infrastructures, l’exécutif provincial fait savoir que la décision de déloger l’entreprise égyptienne SAMCRETE de ce tronçon vers un autre émane du ministre national des infrastructures.
Au cours d’une conférence de presse animée samedi 28 mai 2023, le ministre provincial des infrastructures et travaux publics Edgar Musenga Tshibangu, est revenu sur la chronologie des faits ayant abouti à la décision du ministre national. Il a rappelé que le contrat a été signé entre le FPI comme autorité contractante et SAMCRETE en février 2021. Plus d’une année plus tard, soit en octobre 2022, l’entreprise égyptienne n’avait pas encore démarré les travaux, comme l’avait constaté le ministre national des ITPR. Interpellé, SAMCRETE avait avancé les difficultés d’acheminement des engins et matériels comme motif.
En décembre de la même année, le chef de l’État Félix Tshisekedi, en séjour au Kasaï Oriental avait également tapé du poing sur la table, alors que sur terrain, SAMCRETE n’avait toujours débuté la construction de la route qui continuait à se dégradait. Selon le récit, du ministre provincial des infrastructures, une commission avait été mise en place pour étudier la question et un délai d’un mois accordé aux égyptiens pour ouvrir le chantier. Ce qui n’a pas été le cas à l’expiration du moratoire. D’ailleurs, révèle Edgard Musenga, SAMCRETE n’avait que 4 engins à la gare de la CNSS Lubumbashi, pour une route de 45 Km à construire.
C’est ainsi qu’en avril 2023, sur instruction du chef de l’État, le conseil national des ministres ayant été entendu, le ministre national des ITPR, Alexis Gisaro va écrire au DG du FPI pour lui annoncer la délocalisation du contrat de SAMCRETE vers un autre chantier, la route Mbujmayi- Mpanya Mutombo, le temps de trouver un autre partenaire capable de réaliser les travaux de la RN1 dans un délai raisonnable.
Dans ce dossier, le gouvernement provincial a juste fait son travail de suivi et a fait rapport « à la hiérarchie » pour dénoncer le non démarrage des travaux. Ce même constat, poursui le ministre provincial des ITPR a été fait par le chef de l’État lui-même et toute la population.
« La province, nous avons dénoncé mais le Président a ses services parce qu’il est venu ici au mois de décembre. Il a convoqué une réunion ici, dans sa résidence sur ce dossier. Il est venu au mois d’octobre et il a vu, en décembre il a roulé sur la route…Il a pris ses responsabilités comme garant de la nation, c’est le dernier arbitre. Quand une question arrive à l’arbitrage du Chef de l’État, c’est sans appel. La question a été arbitrée par le Chef de l’État lui-même », insiste le ministre provincial des infrastructures.
Pendant ce temps, SAMCRETE s’est mis à s’exécuter depuis 1 mois. L’entreprise égyptienne a finalement déployé quelques engins sur la route. Actuellement, elle s’attelle à ouvrir la chaussée sur quelques tronçons et pose le géotextile. Ses responsables accusent le gouvernement provincial de ne pas faciliter le travail en évacuant la tuyauterie de la REGIDESO, la fibre optique et d’autres objets qui constituent un obstacle à la bonne poursuite des travaux.
De son côté, le ministre provincial des ITPR qui dit ne pas disposer du contrat de SAMCRETE pour en desceller les contours, pense que « l’impact social et environnemental de tous les grands travaux est normalement pris en charge par ce genre de contrat ». Une affaire qui est loin d’être terminée et dont la suite est très attendue par la population.
|Par Arsène MPUNGA