Il se vit à Mbujimayi depuis quelques jours une montée de l’insécurité caractérisée notamment par la résurgence du phénomène Kidnapping. Il y’a 48h, un jeune étudiant de l’ISTM Mbujimayi a été retrouvé dans la commune de la Kanshi, après le versement de la rançon exigée par ses ravisseurs. Au sein de la population, la psychose tend à s’installer.
Face à cette situation, plusieurs questions reviennent à l’esprit et méritent qu’on s’y penchent pour des solutions durables et pérennes. C’est l’exercice auquel nous nous livrons, à travers cet éditorial, dans l’objectif de contribuer à la réflexion collective sur la problématique de l’insécurité dans la province du Kasaï-Oriental.
Un timing suspect
Notre observation s’intéresse premièrement au timing de la résurgence de l’insécurité dans la ville de Mbujimayi. En jetant un coup d’œil sur le passé récent de la province, il est à observer que cette situation survient généralement pendant la petite transition entre le départ d’un gouverneur et l’entrée d’un autre.
L’opinion se rappellera que lorsque Alphonse Ngoyi Kasanji quitte sa fonction début 2019 pour la députation nationale, le gouverneur intérimaire Jean-Pierre Mutanda a été confronté pendant quelques jours à une forte insécurité sur la ville de Mbujimayi. La scène s’est répétée à l’entrée en fonction de Jean Maweja Muteba. Jeannette Longa Musuamba qui a fait l’intérim entre 2021 et 2022 n’a pas fait exception. Vols à mains armées, kidnappings, meurtres, sa patte était d’ailleurs bien plus salée que celle de ses prédécesseurs.
Aujourd’hui, alors que Mathias Kabeya vient de céder la place à la gouverneure intérimaire Julie Kalenga, le tableau semble être le même: résurgence du phénomène Kidnapping, vols, visite nocturnes des hommes armés… Normalement, toute la communauté devrait s’interroger sur cette récurrence des faits en des périodes bien précises.
S’agit-il d’un relâchement des services de sécurité ? Existe-t-il des laboratoires qui travaillent à déstabiliser les nouvelles autorités chaque fois qu’elles prennent les commandes ? Est-ce un problème de moyens financiers qui font défaut ? Toutes ces questions doivent attirer l’attention des dirigeants sur la nécessité d’anticiper en prenant des mesures efficaces contre l’insécurité et en menant des enquêtes approfondies pour tirer au clair cette situation.
Rôle déterminant de la population
Première victime de cette insécurité, la population du Kasaï-Oriental a un rôle important à jouer dans le processus de rétablissement de la sécurité. Elle qui héberge en son sein des criminels et kidnappeurs a tout intérêt à les dénoncer avant que ce phénomène qui a paralysé récemment Kinshasa ne prenne racines dans la société.
|Par Arsène MPUNGA