Pour détruire la rumeur, il suffit d’apporter la vérité. C’est fort de ce principe élémentaire de la communication de masse, que le ministre national de l’agriculture s’est présenté ce jeudi 14 décembre à la presse nationale et locale, à Mbujimayi. José Mpanda Kabangu a éclairé l’opinion sur la crise du maïs au Kasaï-Oriental, la politique agricole nationale et les fausses accusations dont il est victime ce temps ci dans la province.
Une politique agricole innovante et structurante
Arrivé à la tête du ministère de l’agriculture il y’a 6 mois, Maître José Mpanda Kabangu, sous l’impulsion du président de la République, a mis en place une politique agricole nationale qui consiste notamment à apporter des solutions à la fois conjoncturelle et structurante à l’éternelle question de la crise alimentaire.
« La RDC regorge à ce jour plus de 80 millions de terre arables…En ce qui concerne les céréales, la RDC vit dans une insécurité alimentaire et nutritionnelle, la RDC ne produit que 5% de ce qu’elle consomme, 95%, nous importons. C’est puisqu’il n’y avait pas une politique agricole capable. Et moi venant à ce ministère, j’ai fait l’état des lieux, j’ai appelé toute l’administration, j’ai posé le problème au conseil et ma feuille de route avait été adopté, pour que le ministère des finances commence à nous disponibiliser les moyens », explique le ministre de l’agriculture.
Dans le cadre de la campagne agricole 2023 – 2024 et la saison agricole A, José Mpanda Kabangu a rendu disponibles plusieurs tonnes de matériels roulants, engrais et autres intrants agricoles, au profit de petits paysans et inspecteurs agricoles. Le ministre a pour ce faire assuré la distribution de ces motos et intrants dans presque toutes les provinces du pays.
Le but de cette stratégie est de décharger l’État du rôle de producteur pour lui permettre d’assurer sa mission d’arbitrage et de facilitation.
L’agriculture, un secteur décentralisé et confié à la gestion des gouverneurs
Lors de cette conférence de presse, le ministre congolais de l’agriculture a tenu aussi à rappeler la responsabilité des gouverneurs en ce qui concerne son secteur qui est décentralisé. Se référant àa constitution et à la loi cadre, José Mpanda Kabangu a insisté sur le fait que chaque gouvernement provincial devrait disposer de sa propre politique agricole.
Contrairement à d’autres régions du pays, au Kasaï-Oriental, l’instabilité politique qui a caractérisé la gestion de la province n’a pas permis aux institutions provinciales de déployer une politique agricole. La crise du maïs qui se vit actuellement est aussi l’une des conséquences de cette instabilité.
« L’instabilité politique qu’il y’a avec les différents gouverneurs qui se sont suivis au niveau de notre province…, cela a fait que dans cette province il n’y a aucune politique agricole. Ce n’est pas de la compétence, de la responsabilité du gouvernement central. C’est l’assemblée provinciale qui devait prendre des édits capables d’inciter à ce que le gouvernement provincial puisse avoir sa politique agricole provincial », a-t-il renchérit.
Crise de maïs au Kasaï-Oriental : « ce n’est pas de la faute du ministre de l’agriculture »
Il se vit actuellement au Kasaï-Oriental une crise de maïs comme on le voit souvent en ce mois de novembre, période de soudure selon les agriculteurs. Curieusement, pour se faire une santé dans l’opinion en cette période de campagne électorale, certains politiciens ont tenté d’imputer cette crise au ministre de l’agriculture qui n’est en poste que depuis environ 6 mois.
« C’est une situation que j’ai trouvé et j’ai pris des mesures pour tenter de résorber cette crise », poursuit José Mpanda qui affirme avoir réquisitionné une importante quantité de la farine du projet volontariste agricole dans la province de Haut Lomami en vue de desservir le Kasaï-Oriental. La supervision de la vente de cette farine a été confiée à l’église catholique et un prix purement social est appliqué pour permettre aux menages à faibles revenus de s’alimenter.
« C’est le chef de l’État qui m’a dit de donner cette farine à l’église catholique pour assurer la vente. Ce que j’ai fait, et j’ai demandé à l’évêque de vendre au prix FATSHI, un prix social, 30000 FC le sac de 25kg. Nous avons 100 tonnes et il y’a plus de 5 camions en train d’être acheminés, malgré le mauvais état des routes. C’est ma politique, et je l’ai fait avec les moyens privés », a-t-il déclaré.
Accusé d’avoir détourné les intrants agricoles pour les remettre aux membres de son parti, José Mpanda rappelle les faits qui démentent cette fausse rumeurs rependue par ses détracteurs politiques.
« Nous avons acheminé dans toutes les provinces, ce qui n’a jamais existé, des engrais, des semences améliorées, des motos pour les inspecteurs territoriaux… On a dit que j’ai volé ces choses, mais allez dans la ville de Mbujimayi. J’ai tout remis à la Gouverneure de province. J’ai constituée une commission dirigée par les notables, allez les interroger. Je les ai mis dans la commission et j’ai aussi intégré les services de l’État, et toutes les motos ont été remises, pour la première fois depuis plus de 30 ans », s’est-il félicité.
José Mpanda Kabangu est candidat député national numéro 44 et provincial numéro 66 à Mbujimayi. Élu en 2011 puis réélu en 2018, il fait partie des rares ministres qui ont figuré dans tous les gouvernements de l’ère Tshisekedi. À l’en croire, cette longévité traduit la confiance dont il bénéficie du Président de la République et du premier ministre.
|Par Arsène MPUNGA