Depuis le mois de Novembre 2022, le prix de la braise a largement augmenté dans la ville de Mbujimayi, à cause de sa rareté sur le marché. Le sac est passé de 15 000 à 50 000 FC. Produit à l’aide de la combustion des bois de brousse dans les villages environnants, ce charbon est difficilement acheminé sur la ville à cause du délabrement des routes de desserte agricole, provinciales et nationales.
Au petit marché « Djoka », connu comme étant un grand centre de vente de la braise, cest la ruée des ménagères et revendeurs. Le produit est rare, ceux qui en possèdent font de belles affaires. Contrairement à d’autres périodes de l’année, seulement le 1/4 du produit est disponible. Plusieurs pousseurs de vélos qui sont les principaux transporteurs de la braise ont pour le moment opté pour d’autres activités, en attendant le passage des pluies diluviennes qui rendent les routes impraticables.
« D’ordinaire, nous vivons l’augmentation du prix de la braise chaque année à partir du mois de novembre. Ce phénomène est souvent dû au fait que la majorité de charbonniers s’en vont attraper en cette période les fourmis noires et cueillir les maïs dans leurs champs. Mais, cette-fois-ci, c’est différent […] Aussi, depuis le lancement des travaux boiteux de réaménagement des infrastructures routières, surpris par la saison des pluies, les transporteurs nous rapportent qu’il est difficile d’acheminer la braise à Mbujimayi. Ils préfèrent se limiter au marché « Monde » à la périphérie de la ville, de peur que leurs vélos ne s’abîment en cours du chemin. Et pour la ville de Mbujimayi qui recevait dans ce marché au moins 200 vélos par jour, elle n’en reçoit ces temps-ci, que moins de 50″, a déclaré le responsable du marché « Djoka », dans la commune de Bipemba.
Les vendeuses craignent que le sac n’atteigne 80 000 FC dans les jours à venir. À ce jour, disent-elles, même la qualité considérée inférieure a pris de la valeur. Cette hausse vertigineuse du prix est lourde à supporter par les habitants de la ville de Mbujimayi, réputée comme l’une des régions les plus pauvres du pays.
« Nous sommes tristes vu que la variation du prix de la braise sur le marché est sans comparaison. Nous savons habituellement qu’avant la période de fêtes jusqu’au mois d’avril, le prix de la braise augmente. Mais là, le niveau est très élevé. Je suis obligé, moi qui achetais seul un sac de braise, de m’associer à quelqu’un d’autre pour le partager car le prix est trop fort », explique un Mbujimayien.
La quasi-totalité des habitants de la ville de Mbujimayi utilise la braise pour la cuisson et d’autres besoins de chauffage domestiques. Cette région n’est desservie que très peu en courant électrique. D’ailleurs, utiliser un four ou réchaud électrique est un luxe que la majorité de la population ne peut se permettre, à cause notamment de la précarité.
|Par Derick MPOYI MUKENDI1