À l’aube de la session parlementaire de mars qui s’ouvre au début de la semaine prochaine, le député provincial Hilaire Ntendayi Cibanda a déposé, ce jeudi 27 mars 2025, deux propositions d’édits au bureau de l’assemblée provinciale du Kasaï-Oriental. Le premier concerne la protection du pouvoir coutumier; le second traite de la gestion des déchets domestiques dans la province.
L’élu de Mbujimayi espère que ces propositions vont adoptées par ses collègues, après traitement et pourront avoir un impact direct sur le vécu de la population.
Rendre son prestige au pouvoir coutumier
« Vous savez très bien qu’au Kassaï-Oriental, le pouvoir continu est en train de perdre son prestige », lance Hilaire Ntendayi qui fait un constat négatif de la situation actuelle du pouvoir coutumier et l’attitude des chefs traditionnels du Kasaï-Oriental, jadis conservateur des us et coutumes, et protecteurs des valeurs culturelles et traditionnelles.
« Et vous voyez aussi qu’à temps et à contretemps, vous trouvez les gens habillés comme des chefs coutumiers alors qu’ils ne sont pas chefs coutumiers. Donc, tout le monde peut porter ça, tout le monde peut se promener dans les débits des boissons, mais avec la tenue des chefs coutumiers. On peut trouver les chefs coutumiers à l’aéroport sans autorisation ou bien sans invitation », explique-t-il.

L’édit proposé par le député Ntendayi a l’avantage de spécifier clairement les modes d’accession au pouvoir coutumier tel que consacré par les différentes traditions Luba, avec pour objectif de réduire les conflits qui opposent les familles régnantes et prétendantes dans plusieurs groupements de la province.
Dans cette proposition, il est aussi fait interdiction aux chefs coutumiers de se présenter « dans un débit de boisson avec la tenue des chefs routiniers, en train de boire, de danser. »
Assainir l’environnement et rendre Mbujimayi « propre »
La gestion des déchets domestiques et l’assainissement de l’environnement est une problématique centrale en République Démocratique du Congo, et particulièrement au Kasaï-Oriental. Les ouvrages d’assainissement, les routes – y compris celles construites récemment – les emprises et espaces publics sont transformés en décharge publique par la population faute de réglementation et d’organisation.
« Vous allez remarquer que sur toutes l’étendue de la ville, même dans nos territoires, on ne sait pas respecter même les artères qu’on nous a données, qu’on nous a construites par FATSHI Beton. Donc une maman qui quitte avec les ordures dans sa parcelle, dans sa maison, pour jeter dans le caniveau…Alors que ces avenues, il fallait attendre près de 4 ou 5 décennies pour en avoir », regrette Hilaire Ntendayi.
« Donc aujourd’hui là, avec cette proposition d’édit, je pense que si nos collègues acceptent d’adopter cela, nous aurons quand même un cadre qui pourra contraindre ou astreindre la population Est-Kasaiènne à respecter notre environnement pour que cet environnement soit propice« , espère l’élu de Mbujimayi.
Il convient de souligner que c’est pour la première fois, depuis le début de cette législature, qu’un député dépose deux propositions d’édits à l’assemblée provinciale. Par ces initiatives parlementaires, Hilaire Ntendayi marque la différence.
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