La récente déclaration de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) condamnant la levée du moratoire sur la peine de mort a provoqué une riposte cinglante. Peter Kazadi, cadre de l’UDPS et figure centrale de la politique sécuritaire récente du pays, a publié une réplique d’une rare fermeté, accusant l’institution ecclésiale de dépasser ses limites spirituelles et de s’aligner sur des agendas étrangers.
L’ancien VPM de l’Intérieur attaque d’emblée le rôle de l’Église dans ce débat. Il affirme que les évêques de la CENCO se sont transformés en « procureurs moralisateurs », tentant de « dicter à la République souveraine sa politique pénale et sécuritaire ».
«La RDC n’est ni un État ecclésiastique ni une colonie du Vatican. Les évêques n’ont reçu aucun mandat du peuple congolais pour s’ingérer dans la conduite des affaires de l’État», tonne Peter Kazadi, rappelant que la RDC est un État laïc régi par sa Constitution et ses lois, non par les canons ecclésiastiques.
Il appelle les prêtres à revenir à leur mission première : « prêcher l’Évangile, former les consciences et promouvoir la paix, » insistant sur le fait que les débats sur la peine de mort relèvent exclusivement du Parlement et du gouvernement. Peter Kazadi défend avec vigueur la décision de l’État. Pour lui, face aux « tueurs, les terroristes et les violeurs d’enfants qui narguent quotidiennement la justice, » l’État congolais a le devoir impérieux de protéger la vie des innocents.
Il dénonce l’attitude de la CENCO, estimant que condamner la peine de mort sans alternative crédible revient à « ignorer la douleur des victimes, humilier les familles endeuillées et encourager l’impunité. »
« La clémence ne saurait être synonyme de faiblesse d’État », écrit-il, justifiant la mesure comme une exigence de souveraineté et de sécurité nationale.
Peter Kazadi monte en puissance en accusant la CENCO d’être sous influence : « Derrière la façade humaniste de la CENCO se cache un agenda politique dicté par certaines chancelleries occidentales », affirme Peter Kazadi. Il suggère que le financement de l’Église par ces puissances oriente ses prises de position, au mépris des réalités du terrain.
Enfin, l’ancien VPM n’hésite pas à remettre en question la crédibilité morale de la hiérarchie de l’église elle-même, évoquant des allégations de collusion.
« Il est difficile de prendre au sérieux un sermon sur la morale venant d’une institution dont certains responsables ont publiquement reconnu avoir reçu de l’argent de la part d’acteurs politiques identifiés comme ennemis de la nation… Avant de condamner l’État, elle devrait d’abord faire son examen de conscience et purifier sa propre maison. »
Pour finir, Peter Kazadi exige le respect du principe de laïcité et exhorte la CENCO à focaliser son énergie à dénoncer les « massacres, les viols et les trahisons commis contre le peuple congolais » plutôt que de s’attaquer aux institutions républicaines.
|Par Jeanpy Kabongo Kambeta









