La tension politique monte d’un cran en République Démocratique du Congo. Par une décision jugée par l’opposition comme « brutale et arbitraire », le gouvernement du Président Félix Tshisekedi a annoncé la suspension des activités de plusieurs partis d’opposition, dont celui de l’homme politique Seth Kikuni, et la saisine du Conseil d’État en vue de leur dissolution.
Réagissant avec consternation, Seth Kikuni a publié sur son compte Facebook Officiel un communiqué dénonçant un « seuil dangereux » franchi par le pouvoir en place. Selon lui, cette initiative démontre « ses limites, sa peur d’une opposition responsable, qui lui indique la voie à suivre ».
L’opposant a notamment pointé du doigt le conclave de Nairobi, organisé récemment par une partie de l’opposition, comme étant la source de cette réaction qu’il qualifie de « décision prise sous le coup de l’émotion ». Le pouvoir de Kinshasa, par la voix de ses ministres, avait en effet qualifié cette réunion d’opposants de « complot » contre la RDC.
Kikuni a affirmé que ces décisions « puériles » ne le concernent pas et ne sauraient remettre en cause les « droits civiques et politiques garantis par la Constitution ». Il rejette toute légitimité de ce qu’il nomme un « gouvernement illégitime » pour les limiter.
« Parce qu’il se croit fort (garçon), qu’il aille jusqu’au bout de sa logique d’enfant manipulant un jouet, en faisant dissoudre des partis politiques et en créant, pour l’histoire, un fâcheux précédent. » a-t-il écrit
Pour Seth Kikuni, cette manœuvre est une « manifestation de la peur d’un pouvoir aux abois », incapable d’apporter des solutions concrètes aux attentes de la population. L’objectif, selon lui, serait d’ espérer instaurer la peur pour se maintenir en violation des lois .
L’opposant a conclu son message par un « engagement total, irréversible, patriotique et citoyen » à « sauver la RDC », promettant une action « SINE MISSIONE » (sans relâche) face à ce qu’il considère comme une « responsabilité historique ».
Cette escalade entre le pouvoir et l’opposition est une nouvelle illustration des tensions persistantes dans le paysage politique congolais, à l’approche des prochaines échéances électorales, et pose de sérieuses questions quant à l’état du pluralisme démocratique dans le pays.
Kabongo Kambeta Jeanpy









